Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Curtil sous Buffières - 71520  - France
30 janvier 2018

Centenaire école

 

le-batiment-communal-mairie-ecole-a-100-ans

 Centenaire de la construction du bâtiment communal

100_1580 - Copie
Voici 100 ans que la première pierre de l’actuel bâtiment communal mairie-école a été posée ; qu’en était il de la scolarité communale avant 1913 et quelle fut son évolution après ?

 Une exploration des archives municipales nous fait découvrir que bien avant les lois de 1882 rendant l’instruction primaire obligatoire, laïque et gratuite, la commune de Curtil dès 1850 avait instauré un service publique comprenant bâtiment, traitement de l’instituteur issu de l’école normale et mobilier pour un enseignement scolaire mixte avec prise en charge financière des enfants pauvres. Préceptes qui ont été maintenus au fil de l’évolution de la scolarité communale.

 De 1850 à 1863 : la maison d’école était un bâtiment loué à un propriétaire privé.

En 1863 le conseil municipal décide d’acheter avec l’aide de subventions le bâtiment de l’ancienne gendarmerie, propriété privée et d’y aménager école et mairie, voire presbytère dans le projet initial (bâtiment perpendiculaire au sud de l’actuel).

Projet 1862 - Copie

Rapport projet 1862

Cependant la municipalité, n’ayant pas poursuivi son projet de travaux d’aménagement comme prévu initialement à l’achat de la bâtisse, sera, par conséquent, contrainte de réaliser des améliorations au fils des années jusqu’en 1883 où un projet d’extension du bâtiment à été proposé avec devis et plans.

Pour des raisons financières qui auraient alourdi l’imposition locale directe déjà importante, malgré la promesse de subventions, la municipalité n’a pas donné suite à ce projet.

De 1863 (acquisition du bâtiment) à 1909 : de nombreuses injonctions du préfet parvinrent à la commune pour réaliser l’agrandissement de la maison d’école. Chaque municipalité, au fil des élections, effectue toujours le minimum de travaux afin de parer aux urgences. En 1899 apparaît un nouveau projet d’agrandissement qui, dans un premier temps avait retenu l’attention du Conseil, n’a pas abouti probablement pour cause de tensions municipales.

 

Ecole 1863 à 1909

Maison d’école et mairie de 1863 à 1909

 En 1909 le conseil municipal : « constate qu’il y a lieu de faire construire une classe pour 60 élèves ; 35 de la commune, 25 assistés, or le budget ne permet pas la construction d’une classe de 60 élèves. Le Conseil décide qu’il serait avantageux de prévoir 2 classes dont une enfantine de 20 élèves de moins de 7 ans dirigée par une adjointe et une classe de primaire de 50 des 2 sexes. ».

 De 1909 à 1913 : présentation d’un projet d’architecte, demandes de subventions, consultation d’entreprises et achat d’un morceau de terrain à l’ouest du bâtiment existant.

 

100_1587 - Copie

Il était convenu que la construction commencerait en juin 1913 pour une livraison en septembre 1914 du bâtiment principal, construction du mur d’enceinte, préaux, toilettes et démolition de l’ancien bâtiment après septembre 1914.

Avec le déclaration de guerre en août 1914, l’entrepreneur, Monsieur Legrand de Brandon a été mobilisé. Conformément au cahier des charges le bâtiment principal était terminé, mais les annexes non encore achevées.

 

Ecole 1914 à 1921

 Bâtiment communal entre 1914 et 1921

 De 1914 à 1920 l’école a pu fonctionner dans le nouveau bâtiment mais l’ensemble était encore en chantier. A la fin de la guerre en raison de la hausse des tarifs des matériaux, les travaux n’ont pas pu reprendre immédiatement selon le projet primitif, il a fallu de nouvelles tractations avec l’entrepreneur et attendre l’obtention de subventions pour faire face à cette augmentation budgétaire imprévue. En 1920 le devis supplémentaire approuvé par le conseil municipal afin de terminer les travaux était de 13 226 F. alors que l’ensemble du projet était évalué à 32 600 F. en 1913.

 Dans l’attente de l’achèvement complet du projet (1914 à 1920) des sanitaires en bois étaient installés dans le jardin et le hall d’entrée (celui actuel) servait de préau par mauvais temps.

 En 1921 l’ensemble du projet est terminé et livré. Jusqu’en 1924 la mairie a sollicité des subventions pour boucler cette dette avec un emprunt sur 10 ans.

 

récap travaux école 1923 - Copie

En 1964 l’école primaire de Curtil fermait définitivement ses portes après 50 ans de services dans le nouveau bâtiment et 110 ans de scolarité communale sur place. Les enfants furent scolarisés à La Chapelle du Mont de France puis au sein du RPI (Regroupement Pédagogique Intercommunal) avec les communes de Buffières, Chiddes, Donzy le National et Sivignon dont les classes sont à Buffières (maternelles et début primaires) et Sivignon (fin primaires). Le transport scolaire entre communes et écoles est assuré par la Communauté de Communes du Clunisois.

 

Quelques extraits glanés au fils des conseils municipaux à propos de l’école avant 1913 :

 30 décembre 1849 : «  considérant que la commune a besoin d’un instituteur et que depuis longtemps elle désire en avoir un. Considérant que le candidat sort tout récemment de l’école normale et que par conséquent il n’y a rien à dire sur sa conduite ; Le Conseil municipal délibère à l’unanimité qu’il reconnaît instituteur communal le sieur Meuriot Antoine» [premier instituteur de Curtil (né en 1829)].

 28 mai 1850 : « considérant que les enfants pauvres ne peuvent être privés du bienfait de l’instruction primaire,….. »

 5 novembre 1862 : « Monsieur le Maire donne lecture d’une lettre de Mr le Préfet en date du 30 octobre dernier, dans laquelle il invite le conseil municipal à se prononcer définitivement sur l’établissement d’une maison d’école à Curtil, promettant une subvention exceptionnelle sur les fonds départementaux et de plus un secours sur les fonds de l’Etat.
Le conseil municipal pénétré de reconnaissance, croit devoir avant toute chose prier Mr le Préfet d’agréer l’expression de sa profonde gratitude et il charge tout spécialement, et à l’unanimité, Mr le maire d’être auprès de Mr le Préfet l’interprète de ses sentiments dont il a voulu que l’expression fut consignée au procès-verbal.
Délibérant ensuite sur le projet qui lui est soumis, à l’unanimité le conseil reconnaît la pressante nécessité de l’établissement d’une maison d’école et émet instamment le vœu qu’il soit acquis à cet effet la maison servant autrefois de gendarmerie et qui outre qu’elle est de tous points convenable pour une maison d’école, pourrait aussi contenir la cure, celle qui existe aujourd’hui menaçant ruine, et une salle pour la mairie et les archives de la commune qui sont déposées provisoirement chez l’instituteur faute d’avoir un plus grand local pour les recevoir.
Le conseil expose expressément à Mr le Préfet qu’il remet entre ses mains et confie à sa sollicitude ce projet qui est pour l’avenir de la commune d’un intérêt de premier ordre.
Les habitants, le conseil s’y engage en leur nom, feront les journées de travail dont l’administration aura besoin pour les aménagements à apporter au bâtiment dont il s’agit, c’est la seule manière dont ils pourront contribuer à l’exécution d’un projet, car la commune est dans un dénuement absolu et attend la plus grande partie de la générosité du département et de l’Etat. »

1er novembre 1885 : « vue la lettre de Mr le Préfet annonçant que pour réaliser la construction projetée la dépense s’élèverait à 16 455 F, que l’Etat prendrait à sa charge la somme de 8 835 F. et que 7 620 F. resteraient à la charge de la commune ; Considérant que le commune, par elle-même est dénuée de toutes ressources ainsi que l’indiquent les budgets. Considérant que le sol du pays est ingrat et de peu de valeur et que les habitants ne peuvent vivre qu’à force de travail et privations. Considérant qu’un impôt de longue durée grèverait la propriété au point de rendre la population malheureuse. Par ces motifs Mr le maire propose de voter 20 centimes par franc au principal des quatre contributions directes pendant cinq ans (soit 20 % d’augmentation en langage actuel) pour participer à la dépense, espérant que l’administration, vu l’état de gêne de la commune et de ses habitants prendra en charge le complément » (refusé par 6 voix contre 3, abstention du maire)

7 janvier 1894 : le conseil au complet en séance extraordinaire (ordre du jour unique) : le Maire donne connaissance de la circulaire de Monsieur le Préfet invitant le conseil municipal à déclarer s’il veut le maintien de l’instituteur ou son remplacement par une institutrice […] le conseil a l’unanimité (tous présents) demande à garder un instituteur dans la commune. »
7 août 1898 : « Le Maire donne connaissance au Conseil municipal d’une circulaire ministérielle concernant le remplacement à l’école mixte de l’instituteur par une institutrice. Il expose que d’après cette circulaire, les communes qui en accepteraient les termes, recevront une indemnité pour le paiement de leur maîtresse de couture [….].
Le Conseil […..] considérant qu’un instituteur convient mieux qu’une institutrice pour conduire les garçons qui, à cette époque, sont assez difficiles à maîtriser. Considérant, en outre, que le service de la Mairie exige plutôt un instituteur qu’une institutrice, préfère payer entièrement sa maîtresse et conserver l’instituteur autant que faire se pourra. »

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 22 075
Publicité
Newsletter
Catégories
Publicité